Introduction aux tables de plongée MN90
Lors de la remontée, le plongeur doit éliminer, par sa respiration, le surplus d'azote que contient son organisme (cf : loi de Henry). Dans certains cas, il doit s'arrêter lors de la remontée, pour réaliser des paliers , dans le but de laisser le temps à l'azote de s'éliminer.
Le physiologiste John Scott Haldane a mis en évidence que le corps peut être vu comme un ensemble de liquides dont la dissolution des gaz (et donc la restitution) ne ce fait pas à la même vitesse. C'est sur ce principe que les tables MN90 ont étés construites.
Les tables MN90 de plongées permettent à partir du couple durée, profondeur de déterminer la profondeur et la durée des paliers. Les tables MN90 ont été construite à partir de pré-requis qui doivent être respectés :
- La vitesse de remontée du fond au premier palier est de 15 m/min
- Le temps de remontée entre chaque palier et du dernier palier et la surface est de 30 secondes
On distingue 2 types de plongées, les plongées dites « simples » (ou unitaire) et les plongées dites « multiples » (Consécutive ou Successive).
L'histoire des tables de plongée
- Les techniques de plongée utilisées jusqu'au 19e siècle (principalement celles des « cloches ») n'entraînait pas de pathologie particulière pour les ouvriers sous-marins, en dehors des aspects Barotraumatiques (oreilles, sinus, etc.). Ces techniques ne permettaient ni de descendre très profond, ni de rester très longtemps en immersion.
- A partir de 1839 , on commence à utiliser, pour les fondations d'ouvrages, le tube de TRIGGER, enfoncé verticalement dans l'eau et mis sous pression d'air pour permettre le travail des ouvriers qui, travaillaient au sec, pouvaient rester jusqu'à 7 heures sous 3 bars de pression. Les premiers accidents de décompression apparurent. A la même époque, l'anglais Augustus Siebe invente et perfectionne le premier scaphandre à casque, permettant à la Marine Nationale et aux scaphandriers de parvenir rapidement à des profondeurs de 40 et même 60 pour des durées de 30 mn et plus).
- Il a fallu attendre la fin du 19e siècle pour qu'un physiologiste français, Paul Bert étudie les effets de la pression sur l'organisme humain. En 1871 , il publie son « traité scientifique de la pression barométrique », dans lequel il montre que l'organisme humain est assimilable à un liquide, que l'on peut rester un temps infini à 10 mètres de profondeur et remonter directement en surface, qu'au delà de cette profondeur, le temps devient un paramètre crucial, que l'on peut remonter en surface après une immersion supérieure à 10m à condition de remonter à vitesse uniforme et lente. De son coté, l'Amirauté britannique crée une commission de travail sur les problèmes de la plongée en scaphandre, dans laquelle ouvre un physiologiste anglais, J. S. Haldane.
- Haldane conclut que notre organisme peut être assimilé à des liquides de caractéristiques différentes, Il montre qu'après une plongée, la diminution de pression provoque parfois, selon le temps et la profondeur atteinte, un dégazage anarchique. Il convient alors de stopper la diminution de pression (stopper la remontée) jusqu'à retour aux contritions acceptables de dé-saturation. Pour faciliter la détermination des conditions à observer au cours de la remontée après une plongée donnée, Haldane détermine des profondeurs d'arrêt fixes : 10, 20, 30 pieds, etc. c'est à dire 3m, 6m, 9m, etc... Il publie (en 1903) des tables de remontée. Mais les accidents continuent, handicapant ou tuant des centaines de scaphandriers, qui sont payés à la tâche. Alors, comment faire comprendre que pour ½ heure de travail payé à -40m, il fallait passer ½ heure non payée pour remonter ? Plus de 95% des scaphandriers de cette époque y ont laissé leur peau pour cette raison là !
- Autre événement crucial dans noire histoire des tables de plongée : l'invention, en 1936 , du scaphandre autonome par le Commandant Le Prieur . A ce moment la Marine Nationale porte un intérêt supplémentaire à l'utilisation des techniques de plongée dans le cadre d'opérations militaires. La Marine crée le C.E.R.S (Groupe d'étude et de Recherche Sous-marines), qui transposera en système métrique les tables de l'U.S. Navy , et mettra au point le calcul des plongées successives (notion de majoration). Il édite, en 1950 les Tables de Décompression que les plongeurs de la Royale utiliseront, puis mise à jour en 1965 , et pour terminer refonte complète en 1990 pour aboutir aux Tables MN90 que nous utilisons actuellement.